Rapport GIEC 2022 : 5 conclusions à retenir

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Le 4 avril 2022, le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution du Climat (GIEC), a publié le dernier volume de son sixième rapport de l'évolution du climat. Ce sixième rapport présente les connaissances les plus avancées et récentes en matière de réchauffement climatique tout en soulignant la responsabilité de l’Homme dans ce dernier. Découvrez les 5 principales conclusions à retenir.

La responsabilité de l’Homme quant au dérèglement climatique est sans équivoque

Le rapport du GIEC n°6 est divisé en 18 chapitres, examinant le changement climatique dans toutes les régions du monde, avec une section consultative à la fin du rapport. Il s'intitule en anglais:« Climate Change 2022: Impacts, Adaptation and Vulnerability ». Avec certitude, l’Homme aurait entraîné, à un rythme sans précédent depuis au moins 2000 ans, le réchauffement climatique que nous connaissons aujourd’hui.

Les précédents rapports du GIEC qualifiaient l’influence de l’Homme comme "extrêmement probable". Néanmoins, grâce à l’avancée des connaissances sur le climat et des données disponibles aujourd’hui, le GIEC a désigné cette fois-ci l’influence de l’Homme sur le réchauffement climatique de la planète comme “sans équivoque”. Sur ce dernier rapport, on peut lire : “Les augmentations observées des concentrations de gaz à effet de serre depuis environ 1750 sont, sans équivoque, causées par les activités humaines”.

Qu'est-ce qu'un degré d'incertitude ? Indépendamment de leur précision et de leur exactitude, toutes les mesures présentent un certain degré d'incertitude. Cette incertitude est due à trois facteurs : les limites de l'instrument de mesure, la disponibilité de l'information et les compétences de l'expérimentateur qui effectue les mesures.

En effet, d’après les scientifiques à l’origine de l’ouvrage, la quasi-totalité des causes du réchauffement climatique peut être attribuée aux activités humaines, responsables d’approximativement + 1,1°C de réchauffement depuis la période 1850-1900.

C'est la première fois dans un rapport du GIEC où le réchauffement est attribué sans équivoque aux activités humaines.

Jean-Baptiste SalléeChercheur CNRS en océanographie

Au contraire, il est estimé que les facteurs naturels tels que les éruptions volcaniques ou encore les changements dans l'orbite de la Terre ont une contribution au réchauffement de la planète qui avoisine le zéro.

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Le réchauffement climatique est sur le point d’atteindre + 1,5°C

Le défi pour nos sociétés n'est pas seulement l'adaptation au changement climatique, mais aussi l'atténuation du changement climatique. Plus précisément, cela signifie vivre avec l'un et atténuer l'impact sur l'autre.

Le dernier rapport du GIEC fait état de cinq scénarios d’évolutions socio-économiques différents (SSP, de l'anglais Shared socio-economic pathways), concerne les enjeux d'adaptation et d'atténuation du défi climatique, mais peu de ces scénarios semblent présager un avenir optimiste et prospère.

Les cinq scénarios d’évolutions socio-économiques 
 Défi d'adaptationDéfi d’atténuationScénario
Scénario 1FaibleFaibleMonde caractérisé par une forte coopération internationale donnant la priorité au développement durable.
Scénario 2MoyenMoyenMonde caractérisé par la poursuite des tendances actuelles du « business as usual »
Scénario 3ÉlevéÉlevéMonde caractérisé par la compétition entre pays, une croissance économique lente, des politiques orientées vers la sécurité et la production industrielle, et peu soucieuse de l’environnement.
Scénario 4ÉlevéFaibleMonde caractérisé par de grandes inégalités entre les pays et au sein des pays. Une minorité sera responsable de l’essentiel des émissions de gaz à effet de serre (GES) et la grande partie de la population restera pauvre et vulnérable au changement climatique.
Scénario 5FaibleÉlevéMonde caractérisé par le développement traditionnel et rapide des pays en voie de développement avec une forte consommation d’énergie. La hausse du niveau de vie permettra d’augmenter la capacité d’adaptation grâce au recul de l’extrême pauvreté.

Source : sixième rapport d'évaluation du GIEC

Sans une chute drastique de nos émissions de gaz à effet de serre grâce à une transformation immédiate de nos habitudes, le seuil de 1.5°C de réchauffement pourrait être atteint dès 2030, soit 10 ans plus tôt que la précédente estimation du GIEC.

D'ores et déjà, ces 10 dernières années ont été 1,1°C plus chaudes comparé à la période 1850-1900. Néanmoins, le GIEC laisse tout de même entrevoir quelques espoirs pour notre planète en annonçant qu'il est possible à 83% de chance de se maintenir sous le seuil des + 1.5°C d’ici 2100 si l’humanité émet au maximum 300 gigatonnes de dioxyde de carbone (CO2).

Hausse du niveau de la mer

Le dernier rapport du GIEC sur le climat insiste également sur les dangers de la montée du niveau de la mer qui est engendrée, entre autres, par la fonte des glaces terrestres. En raison du réchauffement climatique, la plus faible surface gelée jamais enregistrée depuis les années 1980 correspond aux 14 dernières années (période 2008-2022).

Depuis 1900, le niveau de la mer a déjà augmenté de 20 cm et pourrait connaître une autre augmentation de 20 cm en plus d'ici 2050, voire d'un mètre d'ici 2100.

Ce rapport devrait faire froid dans le dos à quiconque le lit. Il montre où nous en sommes et où nous allons avec le changement climatique : dans un trou qu’on continue de creuser.

Dave ReayClimatologue

Comme le rappelle le GIEC dans son dernier rapport, les territoires d’Outre-mer, et plus globalement les îles, sont les premiers touchés par la montée des eaux. Par ailleurs, des villes comme New-York, Miami, Amsterdam, Venise seront touchées. D'autres villes de faible altitude, comme le Lagos au Nigeria, pourraient devenir totalement inhabitables d’ici 2100. Ainsi, les communautés côtières connaîtront une multiplication :

  1. Des invasions d’eau salée ;
  2. Des inondations ;
  3. Des dégâts causés aux infrastructures.

Gaz à effet de serre : l'inquiétante hausse des émissions de méthane

Le sixième rapport du GIEC contient un chapitre distinct sur les émissions de méthane, un gaz à effet de serre (CH4). Les émissions de méthane (CH4) sont en hausse, elles ont augmenté de 6% ces dix dernières années et de 156% depuis 1750.

L'augmentation du gaz Méthane (CH4) C’est un constat alarmant, car bien que ce gaz persiste moins longtemps dans l’atmosphère que le CO2, il a un pouvoir de réchauffement bien supérieur. En effet, pour une période de 20 ans, une tonne de méthane a un pouvoir de réchauffement 84 fois plus élevé qu’une tonne de dioxyde de carbone (CO2).

Les quantités de méthane (CH4) émises dans l’atmosphère sont d’autant plus alarmantes lorsque l’on sait qu’elles sont responsables, chaque année, de la mort prématurée de 255 000 personnes. En 2019, les concentrations de méthane (CH4) n’ont jamais été aussi élevées depuis au moins 800 000 ans !

Bien que 40% des émissions de méthane (CH4) soient naturelles, le reste est émis par les activités humaines. Plus précisément, les émissions de méthane (CH4) issues de l'activité humaine sont dues à :

  • Surtout l’élevage de bétail ;
  • La combustion de la biomasse ;
  • Les biocarburants ;
  • Les décharges et les déchets ;
  • La production, le transport et l’utilisation des énergies fossiles.

Une réduction radicale des émissions de méthane (CH4) est donc essentielle. Par exemple, réduire la consommation de viande peut avoir un effet positif plus direct sur l'environnement que le dioxyde de carbone (CO2).

Baisse de l'efficacité des puits de carbone

Le dernier rapport du GIEC sur le climat insiste également sur l’efficacité décroissante des puits de carbone. Un puits de carbone est un réservoir naturel ou artificiel qui absorbe et stocke le carbone de l'atmosphère grâce à des mécanismes physiques et biologiques.

Les forêts sont généralement des puits de carbone, c'est-à-dire des endroits qui absorbent plus de carbone qu'ils n'en rejettent. Elles retirent continuellement du carbone de l'atmosphère grâce au processus de photosynthèse. L'océan est un autre exemple de puits de carbone, absorbant une grande quantité de dioxyde de carbone de l'atmosphère.

La combustion du charbon, moyen de production le plus polluant sur terre, libère trop dioxyde de carbone dans l'atmosphère. Cela a des effets en cascade tels que des changements dans la composition chimique de l'eau (acidification des océans) et une perte de capacité d'absorption. Parallèlement, les puits naturels (forêt) se dégradent. Ainsi, même dans les scénarios les plus optimistes, il est estimé que la capacité de stockage des puits de carbone devrait de diminuer.

Actions efficaces pour limiter le réchauffement climatique

Les plus grands défis nécessiteront de profonds changements dans les politiques et pratiques commerciales. C'est aussi par notre consommation (déconsommation) et nos modes de vie que nous pourrons influencer notre avenir.

Il existe des solutions que vous pouvez adopter dans votre vie quotidienne pour réduire votre impact sur l'environnement. Découvrez 5 manières à travers lesquelles vous pouvez limiter votre empreinte écologique :

  • Consommez de la viande ou du poisson occasionnellement ;
  • Limitez l'usage de la voiture et privilégiez des mobilités douces ;(vélo électrique, marche à pied ou voiture électrique) ;
  • Optez pour un fournisseur vert ou bien autoconsommé une partie de votre électricité grâce à l'installation de panneaux solaires ;
  • Adoptez une démarche zéro déchet et apprenez à vivre dans la sobriété plutôt qu'à surconsommer ;
  • Réduisez votre empreinte carbone : en commençant par la calculer, puis en la réduisant ou la compensant volontairement.

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