Rapport spécial du GIEC 2018 : le réchauffement climatique

Le Groupe d'experts intergouvernemental sur l'évolution du climat (GIEC) a présenté son rapport d’évaluation spécial sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5°C lors de sa 46ᵉ assemblée plénière. Retour sur les enjeux et problématiques soulevés par ce rapport.
- Quels sont les principaux points examinés dans le rapport GIEC 2018 ?
- L’impact d’un réchauffement global de 1,5 ° par rapport à la période pré-industrielle ;
- Les trajectoires d’émission de gaz à effet de serre correspondantes.
Source : Rapport spécial du GIEC sur "le réchauffement planétaire de 1,5 °C, publié en octobre 2018
Un rapport spécial du GIEC sur les conséquences d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C
Le rapport spécial du GIEC sur les répercussions d’un réchauffement planétaire de 1,5 °C par rapport aux niveaux préindustriels et les profils connexes d’évolution des émissions mondiales de gaz à effet de serre, dans le contexte du renforcement de la riposte mondiale au changement climatique, du développement durable et de la lutte contre la pauvreté a été examiné en octobre 2018 lors de la 48ᵉ session.
Qu’est-ce que le GIEC? Crée en 1988, le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC ou IPPC en anglais, soit Intergovernmental Panel on Climate Change), est un organisme dont la mission principale est d'évaluer le réchauffement climatique, ses risques pour l'Homme et les solutions à mettre en place.
Devenu l'un des rapports clés sur l’action climatique, les impacts engendrés et les solutions pour le climat, il souligne l’importance d’agir rapidement et radicalement dans tous les domaines pour limiter le réchauffement climatique à 1,5°C et tendre vers une société plus durable et équitable.
Comprendre le réchauffement climatique

Les activités humaines ont déjà provoqué un réchauffement climatique de 1°C environ par rapport à l'ère préindustrielle. Selon les prévisions, si le réchauffement planétaire continue d’augmenter au rythme actuel, il risque d’atteindre 1,5°C entre 2030 et 2052 et 2°C d’ici 2100 provoquant des conséquences irréversibles sur le climat. C’est pourquoi il est impératif de renforcer la politique climatique, notamment en rehaussant l’ambition des pays signataires de l’Accord de Paris et en mettant en œuvre les mesures nécessaires pour atteindre l'objectif 1,5°C.
Ce rapport précède ceux de 2019 sur l’océan et la cryosphère et le changement climatique et les terres émergées, en soulignant l'importance de lutter contre le réchauffement planétaire.
Anticiper les futurs impacts du réchauffement climatique
Les futurs risques liés au climat dépendent du rythme, de l’intensité et de la durée du réchauffement climatique. C’est pourquoi il est impératif de stabiliser le réchauffement climatique à 1,5°C et d'éviter d'atteindre les 2°C.
Le réchauffement climatique à 2°C produirait des phénomènes climatiques et météorologiques extrêmes et bien plus forts qu’à 1,5°C comme :
- l’augmentation de la température moyenne ;
- des épisodes de canicules ;
- de fortes précipitations ;
- des sécheresses intenses.
Certains impacts climatiques sont déjà visibles comme l’élévation du niveau moyen de la mer, la fonte des glaces, l’érosion de la biodiversité et des écosystèmes, ou encore la lutte contre la pauvreté. Par exemple, 10 millions de personnes supplémentaires seront exposées à la montée des eaux, la banquise arctique fondera tous les 10 ans au lieu d’une fois par siècle et 99% des récifs coralliens disparaîtront. Mais il n’est pas trop tard pour lutter contre le réchauffement planétaire.
Si l’on prend l’exemple de la France métropole, dès 2021 :
- les vagues de chaleur estivales deviendraient plus fréquentes et plus longues, ce qui engendrerait des sécheresses agricoles sans précédent ;
- les pluies extrêmes seraient plus intenses, notamment en hiver ;
- les risques d’incendies de forêts seraient plus élevés dans de nombreux territoires.
- Des solutions destinées à réduire les différents risques pourraient être mise en place :
- pour les écosystèmes naturels et gérés : remise en état des écosystèmes, mesures de lutte contre la dégradation et le déboisement, gestion de la biodiversité, aquaculture durable, savoir local et savoir autochtone, etc ;
- pour les risques associés à la montée du niveau de la mer : protection et consolidation du littoral ;
- pour les risques concernant la santé, les moyens de subsistance, l’alimentation, l’eau et la croissance économique dans les espaces ruraux : irrigation efficace, filets de protection sociale, gestion des risques de catastrophe, répartition et partage des risques, adaptation communautaire, etc ;
- pour les risques quant à la santé, les moyens de subsistance, l’alimentation, l’eau et la croissance économique en milieu urbain : infrastructure verte, utilisation et aménagement durables des sols, gestion durable des ressources en eau, etc.
Trajectoire des émissions mondiales
Afin de concrétiser une trajectoire qui limite le réchauffement climatique à 1,5°C sans dépassement ou avec un dépassement minime, il est nécessaire de réduire les émissions de gaz à effet de serre de 45% par rapport au niveau de 2010 d’ici 2030 pour atteindre des émissions nettes de CO2 égales à zéro en 2050. Pour cela, des transformations rapides, radicales et immédiates dans tous les secteurs de la société et dans le monde entier sont exigées.

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Développement durable et la lutte contre la pauvreté

Les impacts du réchauffement planétaire et les solutions qui pourraient les atténuer sont directement liés au développement durable.
En général, les pays qui participent le moins à la réduction d'émissions de gaz à effet de serre sont ceux qui sont le plus confrontés à ces risques. Le développement durable soutient et permet souvent les évolutions fondamentales de la société contribuant à limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Ainsi, une des conclusions importantes du rapport est que les efforts pour éradiquer la pauvreté et réduire les inégalités vont de pair avec les efforts pour atténuer le changement climatique et s'y adapter.
La coopération internationale a donc pour rôle de fournir un environnement propice à la réalisation des Objectifs du Développement Durable pour tous les individus et dans tous les pays, en particulier dans les pays en développement et les régions vulnérables.
Qu’est-ce que les Objectifs de Développement Durable? Créés en 2012 lors de la conférence de Rio, les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) ont pour but de concilier la croissance économique avec la préservation de l'environnement.