Pollution numérique : quels enjeux et comment la réduire ?
La pollution numérique est définie par l’ensemble des actions numériques qui émettent des gaz à effet de serre. En effet, cette externalité négative de l’usage des nouvelles technologies est souvent méconnue par les consommateurs. Or, l’univers du numérique représente une empreinte environnementale loin d’être négligeable (4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre !) et émet 4 fois plus de CO2 que la France.
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Qu'est-ce que la pollution numérique ?
Le numérique pèse lourd sur notre empreinte carbone et n’est pas sans conséquences sur l’environnement. En raison de son apparence immatérielle, le numérique est généralement perçu comme un outil sans impact direct sur l’environnement. Or, le numérique est bel et bien matériel et repose sur des infrastructures physiques telles que les data-centers et les kilomètres de câbles servant d’antennes de relais.
On distingue deux types de pollution numérique, la pollution due aux data centers, la pollution numérique due aux infrastructures réseau et enfin la pollution due aux équipements des consommateurs. Selon l'ADEME, les émissions de gaz à effet de serre se répartissent de la manière suivante :
- 53% dues aux data centers et aux infrastructures réseau ;
- 47% dues aux équipements des consommateurs.
A quelle proportion des émissions de CO2 mondiales correspondent les émissions dues au numérique ? Ce secteur est responsable aujourd'hui de 4% des émissions mondiales de gaz à effet de serre, selon l'ADEME (Agence de la Transition Ecologique), et la forte augmentation des usages laisse présager un doublement de cette empreinte carbone d'ici 2025.
La pollution numérique de nos équipements électroniques
Le poids sous-jacent de l’ensemble des ressources naturelles nécessaires à la fabrication d’un produit, appelé le sac à dos écologique d’un objet numérique ou bien le poids carbone, génère d’importantes émissions de CO2. En moyenne, les appareils électriques mobilisent 50 à 350 fois leur poids en matières, soit par exemple, 600 kg pour un ordinateur portable et 500 kg pour une box internet. De plus, ces équipements consomment de l'énergie tout le long de leur utilisation.
Équipement | Consommation d'énergie |
---|---|
Smartphone | de 2 à 7 kWh/an |
Tablette | de 5 à 15 kWh/an |
Écran | de 20 à 100 kWh/an |
Ordinateur portable | de 30 à 100 kWh/an |
Ordinateur fixe | de 120 à 250 kWh/an |
Box (Internet +TV) | de 150 à 300 kWh/an |
Source : La face cachée du numérique, réduire les impacts du numérique sur l'environnement, ADEME, publié en janvier 2021.
Par l’extraction des matières premières et par la fabrication dans les pays en voie de développement, la phase de fabrication d’un appareil électronique est la phase la plus énergivore et la plus émettrice en CO2. En effet, les pays en voie de développement produisent leur électricité principalement à partir du charbon, minerai à lourd impact environnemental. Et enfin, la phase de transport alourdit la balance.
Paradoxalement, plus on dématérialise, plus on utilise de matières. Aussi, plus on miniaturise, plus l’impact sur l’environnement est lourd.
De même, la production des équipements technologiques sophistiqués nécessite des traitements et des métaux rares tels que le tantale ou le tungstène. Or, ces minerais sont au cœur de conflits armés, notamment en Afrique. Ces minéraux extraits pour la fabrication des supports numériques sont ainsi appelés “minerais du sang”.
L’univers du numérique est constitué de 67 millions de serveurs, 1,1 milliard d’équipements réseaux et 19 milliards d'objets connectés ce qui revient à 8,9 équipements par utilisateur ! À noter que ce taux d’équipement présente de fortes disparités selon la zone géographique.
La pollution numérique de l’utilisation d’Internet
Aujourd’hui, la pollution numérique équivaut à la pollution de l’aérien.
La pollution numérique des utilisateurs
Depuis le début de la pandémie de Covid-19 et les multiples confinements, on remarque une augmentation exponentielle de l'utilisation du streaming vidéo dans le monde entier. Contrairement à de nombreuses hypothèses erronées d'une estimation largement diffusée des émissions de CO2 provenant de la visualisation de 30 minutes de streaming vidéo sur Netflix, l'impact climatique du streaming vidéo reste relativement modeste. En effet, selon l'Agence internationale de l'énergie (IEA), regarder 1 heure de vidéo en streaming sur Netflix revient à émettre 36gCO2 (sachant qu'un trajet Paris New-York en avion équivaut à 1,4 tonne de CO2 eq).
La faible empreinte carbone du streaming vidéo s'explique aujourd'hui grâce à l'amélioration rapide de l'efficacité énergétique des centres de données, des réseaux et des appareils. Mais le ralentissement des gains d'efficacité, les effets de rebond et les nouvelles demandes des technologies émergentes, notamment l'intelligence artificielle (IA) et de la blockchain, suscitent des préoccupations croissantes quant aux impacts environnementaux globaux du secteur au cours des prochaines années.
Qu’est-ce qui consomme le plus d’énergie dans un datacenter ?
Les data centers sont des centres de stockage d’informations numériques et sont souvent considérés comme des gouffres énergétiques. Les infrastructures réseaux et les data centers sont responsables de la moitié de la pollution numérique. En effet, les requêtes effectuées sur les moteurs de recherche sollicitent le réseau et les data centers.
Dans un data center, la climatisation est le poste le plus coûteux en énergie. C’est une des raisons pourquoi Facebook a délocalisé ses serveurs dans des pays nordiques comme en Suède ou OVH au Canada, à proximité de plusieurs centrales hydroélectriques.
En 2021, le site danois Data Center Map compte dans le monde plus de 4 700 data centers réparties dans 126 pays et plus de 300 câbles transocéaniques étendus sur un réseau de plus d’un million de kilomètres.
Greenpeace, depuis 2010, incite les acteurs du web à alimenter leurs data centers aux énergies renouvelables. Facebook et Google se sont également engagés. Netflix, Spotify et Twitter sont les mauvais élèves d'après l'étude Clickling Clean de Greenpace parue en 2017.
Découvrez l'étude Clicking Clean de Greenpace
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5 conseils pour réduire la pollution numérique
Comment peut-on agir contre la pollution numérique ? Quels sont les bonnes habitudes à prendre pour limiter son empreinte écologique numérique et promouvoir le développement durable de l'écosystème numérique ?
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Garder plus longtemps vos équipements
Selon l'ADEME, passer de 2 à 4 ans d’usage pour un ordinateur améliore de 50% son bilan environnemental. Privilégiez l’achat d’occasion ou l’achat de produits reconditionnés, souvent moins chers et moins polluants. De même, choisissez des produits de basse consommation énergétique.
Le plus important reste d’éviter de remplacer vos équipements numériques inutilement et privilégier la réparation au remplacement en cas de panne.
Limiter les consommations d’énergie de vos appareils
Pour cela, ne laissez pas les appareils allumés en permanence et fermez le plus souvent l’interrupteur d’alimentation de votre box. Sur votre téléphone, désactivez les fonctions GPS, Wifi et Bluetooth quand vous ne vous en servez pas. Vous pouvez également vous mettre en avion.
Pour calculer et compenser votre empreinte carbone personnelle, accédez à notre calculateur d'émissions en ligne ou appelez le numéro suivant :
Calculer OU 01 86 65 54 97
Visionner vos vidéos de manière éco-responsable
Pour limiter la pollution numérique du streaming vidéo, préférez le téléchargement au streaming vidéo et évitez la 4G pour lire les vidéos. Il est par ailleurs possible de bloquer la lecture automatique des vidéos sur les réseaux sociaux et de régler la résolution de vos vidéos sur YouTube. En effet, visionner les vidéos en basse définition permet d’économiser de la bande passante, baissez votre résolution à 144 p dès que possible.
Vider votre boîte mail
La pollution liée aux emails est qualifiée de “pollution dormante”. Cette pollution est due à la conservation des messages qui sollicitent les serveurs, car chaque mail est conservé en trois exemplaires et donc au moins trois serveurs différents par sécurité.
Pour minimiser l’impact de votre boîte mail, il est important de régulièrement faire le tri de ses emails afin d’éviter le stockage inutile dans les data centers.
Selon une étude de Cleanfox, si tous les utilisateurs français supprimaient les mails inutiles qu'ils ont reçus en 2020, ils éviteraient l'émission de 1,8 million de tonnes de CO2 (soit autant de CO2 que 1,7 million de voitures).
De même, évitez d’envoyer des pièces jointes lourdes à de nombreux destinataires et désabonnez-vous des newsletters que vous ne lisez plus.
Télécharger l’extension Chrome “Carbonalyser”
L'association française The Shift Project a développé l'extension gratuite Carbonalyser pour le navigateur Firefox qui permet de mesurer la pollution numérique de notre navigation sur le web. Une version pour Chrome est en cours de développement. L'extension Carbonalyser traduit votre navigation en consommation électriques et en émissions de CO2.
Carbonalyser prend en compte la consommation d'électricité du terminal utilisé, de l'infrastructure réseau et du datacenter impliqué dans le transfert des données. L'association a pour but à travers cette extension de sensibiliser les navigateurs sur la pollution numérique.
Téléchargez l'extension Carbonalyser
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