Eco-construction : définition et enjeux

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Le secteur des bâtiments et de la construction représente aujourd’hui la plus grande part des émissions de CO2 liées à l’énergie dans le monde. En partant de ce constat, une nouvelle manière de construire a fait son apparition : l’éco-construction. L’éco-construction est au cœur de la lutte contre le réchauffement climatique et vise à bâtir de façon durable et responsable.

 

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Pourquoi l'éco-construction ?

En France, le secteur du bâtiment est au cœur de la stratégie de lutte contre le réchauffement climatique car il représente près de 45% de la consommation énergétique nationale et plus de 25 % des émissions de gaz à effet de serre.

Encouragée notamment par la Fédération Française du Bâtiment (FFB), l’éco-construction est de plus en plus adoptée par les acteurs de la construction. Elle consiste à concevoir et bâtir une structure qui soit bénéfique ou non nocive pour l'environnement et qui utilise efficacement les ressources. Connu également sous le nom de "construction durable", ce type de construction est efficace en termes :

  • D’utilisation de matériaux locaux et renouvelables ;
  • D’énergie nécessaire à sa construction ;
  • D'énergie générée par son utilisation.

Qu’est-ce que la Fédération Française du Bâtiment (FFB) ? Créée en 1904, la Fédération Française du Bâtiment (FFB) est une organisation professionnelle qui représente et accompagne les différents acteurs du secteur du bâtiment. Elle s’articule autour de trois missions : être le porte-parole des entreprises de bâtiment, informer et assister ces entreprises et faire vivre la solidarité professionnelle).

Les avantages de l'éco-construction

L'éco-construction représente des avantages conséquents tant pour les acteurs de la construction que pour les occupants :

  • Des économies sur les factures grâce à une meilleure gestion de l'énergie ;
  • Un Bilan Carbone du bâtiment plus faible ;
  • Un confort thermique optimal qui permet des températures stables tout au long de l'année ;
  • Une empreinte carbone plus faible grâce à la réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES) ;
  • Des économies sur la consommation en eau ;
  • Moins de nuisances sonores grâce à une meilleure isolation ;
  • Un investissement dans l'innovation en utilisant des installations telles que le chauffage aérothermique ou l'autoconsommation électrique.
  • Le secteur de la construction en chiffres :
  • 25 % des émissions de CO2 ;
  • 44 % de l’énergie consommée ;
  • 75 000 emplois ;
  • 400 territoires à énergie positive.

Source : ministère de la Transition écologique

Comment construire un bâtiment durable ?

La construction d'un bâtiment durable requiert une prise en compte globale de l'impact écologique, économique et sociale du bâtiment :

Approche Actions
Adoption d’une approche plus efficace en matière d'énergie
  • Réduire au minimum la consommation d'énergie à toutes les étapes du cycle de vie d'un bâtiment en rendant les bâtiments neufs et rénovés plus confortables et moins coûteux à gérer et en aidant les résidents à adopter eux aussi une approche énergétique efficace ;
  • Intégrer des technologies renouvelables et à faible émission de gaz à effet de serre pour répondre aux besoins énergétiques des bâtiments.
Préservation des ressources en eau
  • Minimiser la consommation d’eau dans les bâtiments en améliorant la gestion de l’eau potable et des eaux usées.
Création de structures résilientes
  • Garantir la résistance des bâtiments face aux évènements climatiques (incendies, tremblement de terre, etc.) ;
  • Anticiper l’évolution de l’utilisation des bâtiments pour éviter leur démolition / reconstruction.
Réduction et recyclage des déchets
  • Favoriser l’utilisation de matériaux durables et bio-sourcés qui ont un impact faible sur l’environnement et produisent moins de déchets ;
  • Recycler les déchets et promouvoir les pratiques de recyclage aux résidents.
Promotion du sens communautaire
  • Veiller à la création d’un environnement qui apporte une plus-value à la communauté en termes d’impact économique et social.

Matériaux biosourcés définition

Le label “Bâtiment biosourcé” a été mis en place en 2012 par les pouvoirs publics afin de valoriser l’utilisation des matériaux et produits de construction biosourcés.

L’éco-construction implique donc l’utilisation de matériaux bio-sourcés, soit des matériaux d’origine animale ou végétale, qui utilisent moins d’énergie fossile tout en limitant les émissions de gaz à effet de serre (GES).

Le choix du matériau répond à trois motivations principales pour les industriels :

  1. Optimiser les coûts et varier son approvisionnement pour rester compétitif en cas de fluctuations du marché ;
  2. Obtenir de nouvelles caractéristiques et propriétés ;
  3. Réduire l'impact environnemental.

Origine des produits biosourcés Un produit biosourcé ne signifie pas qu'il est à 100% issu de la biomasse. Il est fréquent qu'un produit ait plusieurs origines (fossile, minérale, végétale ou animale) pour tirer parti de chaque constituant.

Quel est le coût d’un habitat écologique ?

Il est difficile d’estimer la différence de coût entre un habitat écologique et un habitat traditionnel tant les installations d'un habitat à l'autre peuvent varier. Néanmoins, il est estimé que le coût initial de construction d’un habitat écologique est en général 15 à 20% plus cher qu’un habitat traditionnel.

Comme un habitat écologique permet, entre autres, une réduction de la consommation énergétique : le surcoût est généralement amorti après 10 ans.

  • Les pièges à éviter lors de la construction d’un habitat écologique
  • Bien s’assurer des prix du marché (actuellement en baisse) afin d’éviter les tarifs exorbitants ;
  • Bien s’assurer de la qualité et de l’impact environnemental des matériaux qui font parfois l’objet de discours mensongers de la part des revendeurs ;
  • Vérifier la viabilité du terrain (ensemble des frais nécessaires au raccordement des différents réseaux : eau, électricité, gaz) ;
  • Vérifier l’adaptabilité au sol (choix du bon système de fondation).

Quels sont les enjeux de l’éco-construction ?

Contrairement à des constructions traditionnelles qui englobent les dimensions économiques, fonctionnelles et durables, l’éco-construction englobe les dimensions économiques, sociales et environnementales.

Ainsi, l’éco-construction fait face à des enjeux différents de la construction traditionnelle :

  • En termes de coût : le coût initial d’une éco-construction est plus élevé qu’un bâtiment traditionnel, ce qui nécessiterait un meilleur accompagnement économique de la part du gouvernement (subventions, assistance technique, prêts, etc.) ;
  • En termes d’information : les acteurs font face à un manque d’informations concernant les avantages économiques à long terme des bâtiments issus de l’éco-construction. De plus, face à ce manque d’informations, il est difficile de prédire si un bâtiment atteindra les performances prévues ou si la technologie est fiable.

Qu’est-ce que la conception bioclimatique ?

La conception bioclimatique est une façon de concevoir des bâtiments en fonction du climat local dans le but d'assurer le confort thermique en utilisant les ressources environnementales. Ils doivent également s'intégrer au sein de leur environnement naturel.

L’objectif principal d’une conception bioclimatique est de créer des habitations saines et confortables pour les habitants sans négliger l’impact environnemental. Pour cela, il est essentiel de :

  1. Eviter l'utilisation de matériaux polluants ;
  2. Veiller au bien-être de la biodiversité locale ;
  3. Utiliser efficacement l'énergie, les matériaux de construction, l'eau et les autres ressources.

Les éléments nécessaires à la conception bioclimatique

Les bâtiments bioclimatiques nécessitent l'utilisation d'une série d'éléments et de techniques de construction qui permettent de réduire leur consommation d'énergie et leur impact sur l'environnement :

conception bioclimatique
  • Les matériaux entourant l'extérieur de la maison (murs, portes, toits, etc.) doivent être correctement isolés pour éviter les pertes de chaleur par transfert ;
  • L'eau et les plantes sont également importantes dans les climats plus chauds, en utilisant des arbres, des plantes grimpantes, des toits verts et d'autres techniques pour créer des zones fraîches qui protègent de la chaleur du soleil ;
  • L'étanchéité à l'air du bâtiment est essentielle. Les fuites par les interstices doivent être minimes par rapport au volume total de la maison ;
  • Les ponts thermiques doivent être évités : les arêtes, les coins et les joints doivent être créés avec soin pour éviter les pertes de chaleur par ces ponts ;
  • Le confort hydrothermique peut être obtenu en contrôlant efficacement les courants d'air, l'évaporation causée par le soleil ou en réduisant la condensation, en particulier dans les climats chauds ;
  • L'orientation, la taille, la hauteur, la disposition voire même la couleur des constructions sont planifiées avant leur construction afin d'utiliser au mieux l'énergie ;
  • Les bâtiments sont compacts afin de réduire leur surface et les fenêtres principales sont orientées vers l'extérieur afin de profiter au maximum de l'énergie solaire passive ;
  • Les systèmes de ventilation veillent à ce que la chaleur contenue dans l'air évacué du bâtiment soit transférée à l'air frais introduit par des échangeurs de chaleur afin d'éviter les pertes thermiques.

Quelle est la différence entre conception bioclimatique et éco-construction ? L’éco-construction se concentre généralement sur l'utilisation de matériaux recyclables, d'énergies renouvelables et sur la réduction des déchets et de la consommation d'énergie. La conception bioclimatique traite des aspects biologiques et climatiques tels que le confort thermique et certaines stratégies de conception passive.

Réglementation environnementale : de la RT2012 à la RE2020

Face aux enjeux climatiques, la France cherche à réduire ses émissions de gaz à effet de serre (GES) dans tous ses secteurs d’activité et en particulier au sein du secteur de la construction qui représente une forte part des émissions.

Pour cela, la réglementation environnementale 2020 (RE2020) a été prévue par la loi « Evolution du Logement, de l’Aménagement et du Numérique » (ELAN), pour une entrée en vigueur à partir du 1er janvier 2021. Elle succède à la RT2012 qui était moins exigeante.

La RE2020 concerne la très grande majorité des bâtiments neufs et poursuit trois objectifs principaux :

  1. Poursuivre l’amélioration de la performance énergétique et la baisse des consommations des bâtiments neufs. La RE2020 va au-delà de l’exigence de la RT2012 en insistant en particulier sur la performance de l’isolation quel que soit le mode de chauffage installé, grâce au renforcement des exigences sur l’indicateur de besoin bioclimatique : Bbio ;
  2. Diminuer l’impact sur le climat des bâtiments neufs en prenant en compte l’ensemble des émissions du bâtiment sur son cycle de vie, de la phase de construction à la fin de vie (matériaux de construction, équipements), en passant par la phase d’exploitation (chauffage, eau chaude sanitaire, climatisation, éclairage…), via une analyse en cycle de vie ;
  3. Permettre aux occupants de vivre dans un lieu de vie et de travail adapté aux conditions climatiques futures en poursuivant l’objectif de confort en été. Les bâtiments devront mieux résister aux épisodes de canicule qui seront plus fréquents et intenses du fait du changement climatique.

Les mesures qui accompagnent la RE2020 devraient permettre de réduire progressivement de 30 à 40 % les émissions de CO2 des bâtiments. Elles permettront également de réduire sa facture d’énergie grâce à une meilleure isolation et une consommation moindre d’énergie. Néanmoins, le coût initial de construction devrait quant à lui augmenter.

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Le label HQE

La démarche HQE (Haute Qualité Environnementale) a été formalisée par l’association HQE en 2004 et vise à "limiter à court et à long terme les impacts environnementaux d’une opération de construction ou de réhabilitation, tout en assurant aux occupants des conditions de vie saine et confortable”. C’est une démarche volontaire qui ne constitue ni une norme, ni une obligation légale.

Comment obtenir le label HQE ?

Pour obtenir le label HQE, il est nécessaire de respecter 14 cibles :

critere label hqe
  1. Relation harmonieuse des bâtiments avec leur environnement immédiat ;
  2. Choix intégré des procédés et des produits de construction ;
  3. Chantier à faible nuisance ;
  4. Gestion de l’énergie ;
  5. Gestion de l’eau ;
  6. Gestion des déchets d’activités ;
  7. Gestion de l’entretien et de la maintenance ;
  8. Confort hydrothermique ;
  9. Confort acoustique ;
  10. Confort visuel ;
  11. Confort olfactif ;
  12. Conditions sanitaires des espaces ;
  13. Qualité de l’air ;
  14. Qualité de l’eau.

Les avantages de la démarche HQE

La démarche Haute Qualité Environnementale (HQE) répond aux enjeux climatiques actuels, en particulier en termes de consommation d’énergie et de ressources. Elle présente alors plusieurs avantages :

  • Meilleure gestion de l’eau en limitant la consommation d’eau potable, en prévoyant la collecte des eaux pluviales ;
  • Meilleure efficacité énergétique, recours aux énergies renouvelables ;
  • Réduction des coûts de construction et de fonctionnement du bâtiment ;
  • Moindre pollution ;
  • Meilleure qualité de l’air.

Exemples de constructions durables

La construction durable est en forte croissance ces dernières années, on assiste alors de plus en plus à l'émergence de projets issus de l'éco-construction. Les exemples ci-dessous permettent d'illustrer cette tendance.

Le stade aquatique “Christine Caron” (INSEP)

Primé en 2017 lors de la première édition des HQE “Sustainable building awards”, le stade aquatique “Christine Caron” est un complexe sportif composé de 3 bassins principaux et doté d’installations répondant aux exigences économiques et sociales les plus élevées, grâce à la mise en place de :

  • Centrales de traitement d’air équipées de modules de récupération thermodynamique ;
  • Système de récupération de chaleur issue de la déshumidification pour réchauffer l’eau du bassin de 50 m ;
  • Système de récupération d’eau de pluie pour les sanitaires, le lavage des sols et l’arrosage ;
  • 100 m² de panneaux photovoltaïques en autoconsommation ;
  • Traitement de l’eau à l’ozone permettant de réduire les quantités de chlore dans l’eau et dans l’air.

Le siège social de Quicksilver à Saint-Jean-de-Luz

La conception du siège social européen de Quicksilver a été confiée à l’architecte Patrick Arotcharen qui a reçu le Prix "AMO" (Architecture et Maîtres d’Ouvrage) en 2011 pour son œuvre. Le bâtiment tout en bois répond aux exigences HQE, en particulier concernant la gestion de l’eau et des déchets. L’éclairage est assuré par des panneaux solaires photovoltaïques et le bois utilisé provient de forêts gérées durablement.

Le Lycée HQE Léonard de Vinci à Calais

Le lycée Léonard de Vinci est le premier lycée HQE construit en France en 1998. L’établissement scolaire construit à l’initiative du Conseil Régional par l’architecte Isabelle Colas permet une réduction des coût de fonctionnement de l’ordre de 20 à 30% et comprend :

  • Des toitures végétalisées ;
  • Une très bonne isolation grâce à l’utilisation de matériaux biosourcés ;
  • Un système de récupération d’eau de pluie qui est ensuite stockée dans un bassin de stockage de 200 m3 ;
  • Une disposition du bâtiment permettant de disposer d’une lumière naturelle dans chaque classe ;
  • Une facilité d’accès au bâtiment grâce à une zone géographique bien desservie.

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